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Définition de la douance

Qu'est-ce que la douance intellectuelle ?

Au Québec, comme ailleurs dans le monde, il n'existe pas de consensus unique sur la définition de la douance intellectuelle. Différentes conceptions coexistent, chacune apportant un éclairage particulier et répondant à des besoins distincts. Il en résulte cependant une certaine confusion, puisque le terme douance est utilisé pour désigner des réalités bien différentes selon les situations. La plupart des spécialistes s’entendent malgré tout pour dire que la douance réfère à des habiletés exceptionnelles dans un domaine. Deux grandes approches se distinguent ensuite : celle adoptée en psychométrie et celle adoptée en éducation.

Conception
psychométrique

La conception psychométrique vise à identifier les personnes ayant un fonctionnement significativement différent de la norme sur le plan intellectuel. C’est l’approche adoptée par les psychologues et neuropsychologues pour identifier formellement une douance intellectuelle. Dans ce modèle, on considère que 2 à 5% de la population présente une douance (aussi appelée haut potentiel intellectuel).​

Conceptions adoptées
en éducation

Les conceptions adoptées en éducation sont plus inclusives et ont une visée différente. Elles ont pour but de détecter de façon précoce les personnes ayant le potentiel de développer un talent dans un domaine particulier et de contribuer significativement à notre société, afin de leur offrir les opportunités nécessaires à l’actualisation de leur potentiel. Selon ces modèles, entre 10 et 15% de la population pourrait présenter une douance dans un ou plusieurs domaines d’habiletés. Ces modèles ne visent pas l’identification d’un fonctionnement cognitif hors norme, mais plutôt le développement du plein potentiel de toutes et tous.

Conclusion

La douance intellectuelle est un phénomène complexe, influencé par des facteurs cognitifs, environnementaux et socio-émotionnels. Aucune définition unique ne peut en prendre totalement compte. Il est essentiel d'adopter une approche nuancée, tenant compte des différentes perspectives théoriques et des spécificités individuelles. En reconnaissant la diversité des profils doués, nous pouvons mieux comprendre leurs besoins et leur offrir un accompagnement adapté.

La mission de notre association n'est pas de promouvoir une définition unique ou une méthode d'évaluation exclusive, mais bien de diffuser une information rigoureuse et scientifiquement valide sur la douance intellectuelle et la double exceptionnalité. Nous visons à faire connaître ces réalités dans toute leur complexité, en mettant en lumière à la fois les avantages, les vulnérabilités et les défis qu'elles impliquent.

Histoire

L'histoire de la douance

  • 1868 : T. Harris, qui deviendra plus tard responsable de l’éducation pour les États-Unis, reconnait que les enfants n’apprennent pas tous au même rythme. Il écrit : « Tous les enfants devraient avoir accès à un programme scolaire adapté à leur rythme d’apprentissage et à leur talent.»

  • 1905 : Le test Binet-Simon est développé. Il mesure l’âge mental en incluant l’évaluation des capacités intellectuelles, de la mémoire, de l’imagination, de l’attention, du sens esthétique, de la force musculaire et autres. Il devient la base des futurs tests de QI.

  • 1921 : Le psychologue américain Lewis Terman lance l’une des premières grandes études sur la douance, en suivant 1 500 enfants au QI supérieur à 140 (étude Genetic Studies of Genius). Ses recherches montrent que les enfants doués réussissent mieux, académiquement et professionnellement, que la moyenne.

  • 1920-1940 : La vision de la douance se rétrécit alors pour être ramenée à la seule mesure de quotient intellectuel (QI) général. Beaucoup d’études sur l’intelligence supérieure sont faites à cette époque.

  • 1940 -1960 : Se basant sur la recherche, on appelle à une définition plus large de la douance pour inclure les différentes sphères d’activités humaines ainsi que la créativité.

  • 1960 et + : Des définitions élargies de la douance apparaissent, différents modèles théoriques voient le jour et on développe des programmes scolaires adaptés.

  • 1969 : Joseph Renzulli propose un des premiers modèles élargis de la douance, incluant non seulement l’intelligence, mais aussi la créativité et l’engagement dans la tâche (Three-Ring Conception of Giftedness).

  • 1970-1980 : Plusieurs associations pour les personnes douées et leur famille sont fondées.

  • 1980-1990 : Alors qu’ailleurs dans le monde la douance est inscrite dans la loi sur l’éducation comme étant un des besoins spéciaux des élèves, au Québec, une guerre idéologique a lieu. Au terme de cette confrontation d’idées, on choisit de ne pas reconnaitre la douance comme besoin spécial des élèves. De rares programmes en douance subsistent au Québec.

  • 2000 et + : L’étude du cerveau des personnes à haut potentiel progresse grâce aux neurosciences, révélant des particularités dans les connexions neuronales et la gestion de l’information.

  • 2015 : L’ancienne association « Haut potentiel Québec (HPQ) » fait des représentations gouvernementales et obtient une enveloppe de 3 millions de dollars sur 3 ans pour financer et soutenir un plan de développement des enfants doués.

  • 2020 : Le Ministère propose le document Agir pour soutenir la réussite des élèves doués dans le but de soutenir le réseau scolaire dans ses diverses actions. Ce document permet de mieux comprendre ce qu'est la douance et fait ressortir la très grande diversité des profils des élèves doués.

Pour en savoir plus sur la guerre idéologique des années 80 au Québec...

Dans les années 80 au Québec…
  • 1983 :  Le Conseil supérieur de l’éducation demande la reconnaissance des élèves doués et talentueux ainsi que des ressources soient allouées aux commissions scolaires afin qu’elles puissent répondre à leurs besoins spéciaux.

  • 1985 :  Le ministère de l’Éducation du Québec (MÉQ) trace les lignes d’une politique incluant huit orientations pour guider nos actions et garder les élèves doués dans les écoles publiques (Les élèves doués et talentueux à l’école : État et développement).

  • 1986 :  Deux sessions des États généraux sur l’éducation y sont dédiées.

  • 1987 :  Un essai intitulé L’école de son rang, publié par la Centrale de l’enseignement du Québec, qualifie la douance d’inégalité génétique et sociale et affirme qu’offrir une éducation adaptée aux élèves doués, déjà privilégiés naturellement, mènerait à une société inégalitaire et hiérarchisée. Sa proposition égalitariste commande au Québec de focaliser ses efforts sur les élèves défavorisés ou en difficulté.

Dans les années 80, une opposition idéologique empêche la mise en place de politiques spécifiques pour les élèves doués. Le système scolaire québécois vit déjà une pression liée à l’intégration en classe régulière des élèves handicapés et en difficulté d’adaptation et d’apprentissage. En effet, suite au rapport Copex (1976), une politique d’adaptation scolaire basée sur les principes de normalisation et d’inclusion est mise en œuvre.

 

La douance à travers les époques et faits intéressants : 

- Antiquité : Dans la Grèce antique, les enfants manifestant des capacités intellectuelles exceptionnelles étaient formés par des philosophes comme Platon, qui prônait une éducation différenciée pour ceux qu’il considérait comme naturellement aptes à gouverner.

-  XVIIIe siècle : Jean-Jacques Rousseau évoque dans Émile ou De l’éducation l’idée que chaque enfant apprend différemment, une notion qui influencera plus tard la reconnaissance des besoins éducatifs particuliers.

- 1957 : En pleine Guerre froide, le lancement du Spoutnik par l’Union soviétique pousse les États-Unis à renforcer leur éducation en sciences et mathématiques, favorisant l’identification et l’encadrement des élèves doués.

- Années 1980 : Dans plusieurs pays, la douance est reconnue comme un besoin éducatif spécial. (Pas au Québec)

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